surconfiance

L’effet de surconfiance

“La confiance en soi ne remplace pas la compétence”, Olivier Lockert

Etes-vous conscient de votre véritable compétence ou au contraire sous “l’effet de surconfiance” ?

Cet article est l’occasion d’évoquer un biais cognitif très en vogue : l’effet Dunning-Kruger (du nom des deux psychologues qui l’ont mis en lumière).

Pour l’anecdote, David Dunning et Justin Kruger ont été très intrigués par un braqueur de banque qui commit son forfait à visage découvert. Facilement identifié et donc arrêté, l’homme expliqua qu’il n’avait pas eu besoin de masque puisqu’il s’était enduit le visage de jus de citron, convaincu que ce procédé, à l’instar de l’encre invisible, le rendrait indétectable des caméras de surveillance.

Partant de ce fait divers risible, les deux psychologues ont mis à jour, après une étude que : des étudiants plus doués avaient tendance à se sous-évaluer, tandis que les moins qualifiés se surestimaient largement.

Les résultats de ces études confirment le précepte avancé par Darwin : ” l’ignorance engendre la confiance en soi plus fréquemment que ne le fait la connaissance “.

Kruger et Dunning ont identifiés ainsi 4 éléments constitutifs de l’effet de surconfiance :

  •  les personnes surconfiantes sont incapables de mesurer leur propre niveau réel de compétence.
  •  Elles peinent à reconnaître les compétences de ceux qui les possèdent réellement.
  •  Elles sont inaptes à mesurer leur degré d’incompétence dans un domaine déterminé.
  •  À l’issue d’une formation, elles peuvent s’avérer capables de reconnaître et accepter leurs manque de compétence antérieur.

Ce phénomène est à mettre en parallèle avec le processus d’apprentissage :

  1. “Je ne sais pas que je ne sais pas et je ne sais même pas que cela existe”. A ce stade, la personne est inconsciemment incompétente et n’est donc pas enseignable.
  2. “Je sais que je ne sais pas “. La personne est consciente de son incompétence dans un domaine et est alors en capacité d’apprendre.
  3. “Je sais que je sais”. A ce niveau, la personne a appris mais à encore besoin de faire des efforts pour intégrer son apprentissage.
  4. “Je ne sais plus que je sais”. La connaissance et la pratique sont telles que la personne n’a plus besoin de faire d’effort dans le domaine. Elle maitrise.

Attention, il serait faux de croire que ce processus d’apprentissage est ascendant et s’arrête au niveau 4. La vie est impermanente, les connaissances et les techniques évoluent. Ainsi, si elle n’y prend pas garde et ne sait pas se remettre en question, se réactualiser, la personne au niveau 4 peut retomber au niveau 1. Pour autant, elle conservera une surconfiance en elle, persuadée de savoir mieux que les autres.

L’effet Dunning-Kruger a des conséquences lourdes dans différents domaines :

  • la désinformation dans les médias et les réseaux sociaux. Assurez-vous des compétences des personnes qui s’expriment avant de vous faire votre propre opinion.
  • les injustices des recrutements et promotions dans les entreprises. Les managers doivent veiller à ne pas confondre confiance en soi et compétence et promouvoir cette dernière.
  • à titre personnel, soyez particulièrement attentif à toujours mettre à jour et vérifier vos connaissances et compétences afin de ne pas tomber dans ce biais cognitif.

Vous comprenez donc pourquoi la première étape d’un coaching consiste à faire réaliser des prises de conscience à la personne (https://mood-coaching.fr/blog/la-perception-de-la-realite). On ne peut pas changer ce dont on a pas conscience ! Alors soyez curieux, explorez, apprenez 😉

Vous souhaitez de l’aide pour réensenser votre vie. Alors, n’hésitez pas à me contacter pour un accompagnement.

Au plaisir.

1 comment

Leave A Comment

Plateforme de Gestion des Consentements par Real Cookie Banner